Les origines du Vespa velutina
L’espace naturel et d’origine de l’espèce Vespa velutina est très étendu. Il se situe dans une grande partie du sud-est asiatique : Chine (sud-est), Corée (du sud), Nord de l’Inde, Taiwan, Thaïlande, Laos, Vietnam, Malaisie et archipel indonésien.
Il existe plus d’une centaine d’espèces de frelons dans le monde entier. En Europe et plus précisément en France, il y a encore peu de temps, seul le frelon européen dit le Vespa crabro était implanté.
Depuis 2004, le Vespa velutina communément appelé frelon asiatique a été introduit accidentellement semble-t-il dans des cartons de poteries chinoises.
Depuis cette date, il ne cesse d’étendre sa progression. D’abord dans le Sud-Ouest de la France puis petit à petit, il agrandit son espace de vie aux départements et régions limitrophes.
Comment le frelon asiatique est arrivé en France ?
En 2004, les deux premiers nids ont été découverts dans le Lot-et-Garonne.
On présume que les premières femelles fondatrices ont été introduites en France, en même temps que des poteries importées de Chine. Leur prolifération a depuis été phénoménale, aujourd’hui en 2019, il est présent dans toute la France et dans une bonne partie de l’Europe.
Frelon mâle ou frelon femelle ?
Les frelons font partie de la famille des hyménoptères. Les mâles sont haploïdes (un seul exemplaire de chromosome) et sont issus d’un ovule de reine non fécondé. Les frelons femelles sont diploïdes (une paire de chromosomes).
Lors de l’accouplement, les femelles stockent les spermatozoïdes des mâles dans leur spermathèque (réceptacle séminal) dont elles contrôlent ensuite l’ouverture au moment de la ponte : un œuf fécondé donne une femelle, un œuf non fécondé donne un mâle.
Lorsque la femelle frelon n’a plus de spermatozoïdes dans sa spermathèque, elle ne donne alors naissance qu’à des mâles (œufs non fécondés). Cette situation peut provoquer la mort de la colonie.
Une femelle frelon qui n’a jamais été fécondée ne donnera donc naissance qu’à des mâles.
Cycle de vie
Au printemps, la reine sort de son hibernation et fonde sa colonie en donnant naissance à des ouvrières qui auront la charge de finir la construction du nid puis d’entretenir la colonie. La reine se consacre ainsi uniquement à la ponte.
A la fin de l’été, la production des premiers mâles et des futures reines débute, mâles et femelles quittent le nid pour s’accoupler. Une colonie peut alors atteindre plusieurs milliers d’individus alors que le frelon d’Europe à la même période atteint quelques centaines d’individus seulement.
Au début de l’hiver, les reines fécondées quittent le nid et vont hiberner en attendant le retour du printemps. Seules les femelles survivront à l’hiver, les mâles et les ouvrières mourront. Le nid est alors abandonné par la colonie.
Le nid
Les nids sont bâtis à partir d’écorces et de feuilles d’arbres que les frelons malaxent pour obtenir une sorte de pâte à papier.
De forme circulaire disposant d’une petite ouverture latérale située à mi-hauteur, les nids sont de dimensions variables, ils peuvent mesurer jusqu’à 80 cm de diamètre et 1 m de large. Le nid de printemps ou nid primaire de mars à avril (petite taille) puis le nid d’été ou nid secondaire de juin à octobre (grande taille).
En général, les nids se situent dans la frondaison des grands arbres mais il peut arriver que la femelle établisse son nid sous un toit, dans une haie, …
On détecte sa présence au bruit produit par les allées et venues des ouvrières.
Le frelon asiatique est deux fois plus productif en ouvrières et en reines que les abeilles et guêpes d’Europe ce qui explique, en partie, son développement foudroyant depuis sa première apparition en 2004.
Alimentation du frelon asiatique
Comme le frelon européen, le frelon asiatique se nourrit principalement d’insectes et de fruits mûrs.
Il capture au vol des insectes (abeilles, bourdons, guêpes, mouches, papillons, …) pour nourrir son couvain.
Conséquences de l’expansion du frelon asiatique sur les abeilles
Le frelon asiatique est un prédateur pour les autres Hyménoptères. Les abeilles domestiques constituent l’une de ses proies préférées.
Dans les zones fortement colonisées par les frelons asiatiques, une ruche peut subir une centaine d’attaques de frelons chaque jour ce qui représente la disparition d’une centaine d’abeilles par jour. Une ruche en bonne santé pourra compenser ces pertes mais pour une ruche en mauvaise santé (maladie, varroa, ressources florales insuffisantes, …) la survie sera plus compliquée.
En perturbant le fonctionnement de la ruche par ses attaques, le frelon asiatique limite le butinage des abeilles qui dès lors ne se concentrent plus suffisamment sur la survie de leur colonie.
Géolocalisation
Le frelon asiatique s’est hélas bien acclimaté à nos régions, et ce, sur tout notre territoire et au-delà de nos frontières proches comme en Espagne (2010), au Portugal (2011), en Belgique (2016), en Italie (2012), en Allemagne, en Angleterre (2018) …il se propage dans toute l’Europe.
Adaptation à son environnement
Le frelon asiatique a trouvé en France un climat comparable à celui de son environnement d’origine, l’Asie continentale. Rien ne vient contrarier son expansion, pour l’instant, il n’a pas de prédateur naturel.
La piqûre du frelon asiatique
Une piqûre du frelon asiatique n’est pas plus douloureuse que celle d’une guêpe et la dose de venin injectée est dix fois inférieure à celle d’une piqûre d’abeille. Néanmoins, son dard est plus long, il pénètre donc plus profondément dans la peau.
Ce sont les attaques groupées qui peuvent être mortelles (piqûres multiples). Les personnes plus fragiles ou allergiques au venin d’Hyménoptères devront être très vigilantes et contacter rapidement un médecin ou un centre antipoison en cas de piqûres.
La prévention
En prévention, il ne faut surtout pas s’approcher d’un nid de frelons asiatiques. Il faut garder ses distances et prévenir immédiatement les pompiers ou votre mairie si le nid est situé dans un lieu public ou une entreprise spécialisée si le nid est situé dans un espace privé.